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Sobriété numérique : je passe à l’action !

Couverture du livre "La Sobriété Numérique"

Quand la transition numérique devient un cauchemar pour notre planète Terre.

Au moment où je publie cet article le changement climatique n’est plus une chimère mais bien une réalité à laquelle on doit faire face.
« Est-ce que vous aussi vous pensez que la technologie va résoudre tous les problèmes climatiques ? Vous estimez que la transition numérique est une chance pour l’économie ? L’efficacité et la rapidité de nos outils favorisent les échanges commerciaux, optimisent les process et donc minimisent notre empreinte carbone ? »
« Eh bien je vais devoir vous répondre : NON, la « tech verte » est un mythe. »
En effet la simplicité et la rapidité que nous apporte le numérique, augmente intrinsèquement notre consommation. C’est le fameux effet rebond :
Nos batteries sont plus puissantes de 50 % depuis 5 ans mais on recharge sans cesse nos smartphones et autres terminaux.
Pourquoi ?
Parce que les derniers smartphones sont plus performants donc permettent d’utiliser des applications plus gourmandes en énergie !

« L’impact écologique d’Internet ou la pollution cachée du web »

Il y a quelques mois j’ai été à une conférence organisée par mon espace de coworking sur ce sujet : « L’impact écologique d’Internet ou la pollution cachée du web »
J’ai appris que :

  • La pollution numérique provient de trois grands secteurs :
    – La fabrication et l’usage des terminaux (65 %)
    – Les datacenters (19%)
    – L’usage des réseaux et son infrastructure (16%)
  • On estime qu’en 2018 la pollution numérique représentait 2% des émissions de gaz à effet de serre soit autant que le trafic aérien mondial !
  • En 2018, le numérique (terminaux et Internet), c’est 10 % de la consommation d’électricité dans le monde et on l’estime à 20 % d’ici 2025…
  • Envoyer un mail avec une pièce jointe (environ 1 Mo) équivaut à laisser une ampoule allumée pendant 1 heure ! On estime à 293 milliards de mails envoyés dans le monde pour l’année 2019 (source : arobase.org), je vous laisse calculer à raison de 0.3 à 4g de CO2 par mail 🙁
  • Regarder une vidéo de 10 minutes sur Netflix ou YouTube, c’est égal à 10 jours de consommation électrique d’un smartphone ou 5h à envoyer 100 mails avec une pièce jointe de 1 Mo !

Il y a des dizaines d’autres exemples et je ne vais pas tous les énumérer ici mais je vous invite à consulter ces sites / blogs :
Verda Mano
RFI
Yocty

Maintenant que je sais, je fais quoi ?

A l’issue de cette conférence, j’ai eu une prise de conscience et l’envie d’agir par rapport au métier que j’exerce. Graphiste et conceptrice de sites WordPress, mon impact écologique à cause du numérique est sur la sellette !
Entre l’achat de mes terminaux (PC fixe, PC portable, smartphone) et mon travail quotidien sur un ordinateur connecté à Internet, je suis forcément gourmande en énergie.

Difficile pour moi d’être totalement neutre… A l’instar de ma consœur Noëmie du blog Verda Mano, dont je me suis beaucoup inspirée pour écrire cet article, je ne vais pas changer de métier !

Je vais donc essayer d’agir à la hauteur de mes moyens.
Je ne prétends pas ici donner la solution miracle mais cet article aura le mérite de diffuser l’information, de se poser les bonnes questions, de tenter d’y répondre et de donner quelques astuces qui sont un premier pas vers une sobriété numérique.

Concrètement quelles sont les pratiques à adopter pour réduire son empreinte carbone à cause du numérique ?

 

  • Ne pas renouveler trop souvent ses terminaux (les faire durer le plus longtemps possible en les entretenant, acheter des appareils reconditionnés, ?).
  • Ne pas laisser ses appareils en veille, les éteindre systématiquement (je suis encore très mauvaise sur ce point…).
  • Nettoyer sa boite mail régulièrement (ne pas oublier les spams et de vider sa corbeille !).
  • Se désinscrire des newsletters que nous ne lisons jamais (Newsletters et Spams, c’est 50 % des e-mails qui transitent).
  • Réduire ses requêtes sur les moteurs de recherche, notamment en utilisant les favoris de son navigateur. (Une seule requête sur Google génère 7 grammes de CO2 soit la consommation d’un ordinateur en veille pendant 8 heures).
  • Opter pour un moteur de recherche plus « écolo », tel qu’Ecosia (il y en a d’autres mais c’est le plus connu, 80% de leurs bénéfices servent à la reforestation et 100% des émissions de CO2 de ses data centers sont neutralisées).
  • Pour le partage de fichiers volumineux, utiliser des outils de transfert en ligne qui sont simples et gratuits :
    > le plus connu est WeTransfer,
    > On peut aussi parler de Swiss Transfer ,
    > pour les bretons (c’est mon cas !) Drop.Infini outil libre géré à Brest.
    Il y en a plein d’autres que vous pouvez trouver sur chatons.org , Collectif des Hébergeurs Alternatifs, Transparents, Ouverts, Neutres et Solidaires. Un de leur membre a d’ailleurs un blog qui donne des solutions concrètes pour réduire son impact (Pâquerette, source plus bas)

De manière générale, il faut réduire sa consommation Internet : la fameuse SOBRIETE NUMERIQUE. Notamment on peut diminuer ses posts sur les réseaux sociaux qui se révèlent très pollueurs dû à la masse de contenus qui transitent chaque minute :

  • En une seule minute, Internet c’est :
    • 3,3 millions de contenus sur Facebook
    • 456 000 tweets
    • 46 740 photos et 65 000 vidéos postées sur Instagram
    • 1,4 millions de minutes d’appels vocaux et vidéos via WhatsApp
    • Le reste des chiffres sur le blog Verda Mano !

En tant que productrice de contenus sur Internet, quelles solutions je peux apporter ?


En tant que conceptrice de site web, j’ai effectivement un rôle à jouer dans cette lutte contre la pollution numérique. Les sites Internet que je produis doivent consommer le moins possible et pour ce faire il existe quelques solutions :

  • Vérifier systématiquement la performance de mon site avec GT Metrix (plus votre site est performant moins il sera gourmand en énergie)
  • Je dois réduire le nombre d’images et/ou de vidéos sur les sites que je conçois car ce sont les principaux coupables.
    Dur exercice pour une graphiste qui par définition produit du visuel 🙁
  • A défaut de réduire le nombre d’images, je réduis le poids de mes images (Compresser mon image au maximum avec Photoshop ou autre logiciel libre : Gimp, PixlR).
    En tant qu’utilisatrice de WordPress, je préconise le plugin WP Smush , il compresse et optimise automatiquement toutes les images de votre site.
  • J’évite d’installer du contenu vidéo (je me pose la question : « -Est-ce que j’ai vraiment besoin d’un contenu vidéo pour ce site, est-ce essentiel ? »)
  • Je choisis un thème WordPress léger, rapide et convivial : Generate Press. Une fois installé ce thème ajoute moins de 15 Ko à la taille de votre page web.
  • J’installe un plugin de mise en cache. GT Metrix préconise WP Fastest Cache qui fait bien le job.
  • Choisir un hébergeur éthique et écolo qui minimise son empreinte carbone grâce à une gestion plus réfléchie des datacenters (énergies renouvelables,…). Je suis actuellement en recherche d’un hébergeur responsable tant dans sa démarche écologique qu’éthique (utilisation des données personnelles). J’ai trouvé Infomaniak qui se démarque bien, mais je regarde aussi ce que font Les Chatons, car j’adhère à leur démarche d’un Internet libre.

A ce jour, tous mes sites ne répondent pas aux préconisations que je liste ci-dessus. Cependant ma prise de conscience étant récente, je m’engage désormais à être attentive à mes pratiques et respecter un cahier des charges pour une sobriété numérique sur mes prochains sites Internet.

Selon moi la sobriété numérique, c’est aussi une prise de conscience de la protection de nos données personnelles et insidieusement la mainmise des GAFAM (Google, Amazon, Facebook, Apple & Microsoft) sur nos identités numériques.
Je vous donne rendez-vous dans un prochain article pour savoir « Comment je m’apprête à vivre sans Google ? » ou pas !

Auteur : Adeline Pincemin – Fondatrice d’Equodesign

Sources & inspirations :
– Jean-Marc Jancovici pour Stratégies : http://www.strategies.fr/actualites/marques/4013005W/jean-marc-jancovici-la-tech-est-peut-etre-smart-mais-surement-pas-verte-.html
– Verda Mano : https://verdamano.com/la-pollution-numerique-on-en-parle/
– Yocty : https://www.yocty.com/pollution-numerique
– RFI: http://www.rfi.fr/science/20190813-pollution-numerique-internet-environnement-infographie
– Pâquerette – informatique collaborative et responsable : https://paquerette.eu/le-blog/
– Chatons : https://chatons.org/fr
– Gt Metrix : https://gtmetrix.com/wordpress-optimization-guide.html

Suggestion de lecture :
Sobriété numérique – Les clés pour agir
Auteur : Frédéric Bordage / Editions : Buchet-Chastel

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